Depuis la pandémie de COVID-19, un phénomène préoccupant touche une part croissante de la jeunesse : l’explosion des troubles anxieux. Alors que le monde tente de retrouver un semblant de normalité, les répercussions psychologiques de cette crise continuent de se faire sentir, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes. Une hausse alarmante des troubles anxieux est observée, et elle inquiète de plus en plus les professionnels de la santé mentale, les enseignants, les parents et les jeunes eux-mêmes.
La pandémie a profondément bouleversé le quotidien des jeunes. Entre les confinements, la fermeture des écoles, l’annulation des examens, l’incertitude quant à l’avenir, et la perte de contacts sociaux, beaucoup ont vu leur équilibre émotionnel fragilisé. Ces changements soudains et répétés ont généré un climat d’insécurité permanente, propice au développement de l’anxiété. Pour certains, cette anxiété s’est traduite par une peur constante de tomber malade ou de perdre un proche. Pour d’autres, elle a pris la forme d’un mal-être plus diffus : difficultés de concentration, troubles du sommeil, irritabilité, crises de panique, repli sur soi.
Plus grave encore, ce malaise persiste bien après la levée des restrictions sanitaires. De nombreuses études montrent que les niveaux d’anxiété chez les jeunes restent nettement plus élevés qu’avant 2020. Les consultations en santé mentale pour troubles anxieux se sont multipliées, et les services spécialisés sont débordés. Cette situation révèle à quel point les jeunes ont été impactés en profondeur par cette période d’instabilité, mais aussi à quel point notre système de santé mentale n’était pas préparé à répondre à un tel afflux.
Il est important de noter que cette hausse des troubles anxieux ne touche pas seulement les jeunes les plus vulnérables. Elle s’étend désormais à des profils variés, y compris ceux qui semblaient auparavant bien intégrés et stables. Cette généralisation de l’anxiété suggère une faille plus large dans notre manière de prendre soin de la jeunesse : manque d’écoute, pression académique croissante, absence de dialogue sur la santé mentale, influence des réseaux sociaux et d’un climat sociétal globalement anxiogène.
Face à cette crise silencieuse, il devient urgent d’agir. Cela passe par un investissement massif dans la prévention, la sensibilisation, et l’accompagnement psychologique. Les écoles et les universités doivent devenir des lieux où l’on peut parler librement de ses émotions, sans jugement ni tabou. Il faut former les encadrants à détecter les signes de détresse psychique, renforcer l’accès aux psychologues scolaires, et offrir des espaces d’écoute adaptés à chaque âge.
Mais au-delà des structures, c’est un changement de regard collectif qui est nécessaire. Il est temps de reconnaître que l’anxiété chez les jeunes n’est pas une faiblesse, ni un caprice, mais une réalité sérieuse, souvent liée à un environnement instable et exigeant. En mettant la santé mentale au cœur de nos priorités, nous donnerons aux jeunes les clés pour mieux comprendre ce qu’ils traversent, et pour construire un avenir où ils se sentent soutenus, compris, et plus forts face à l’adversité.
Troubles anxieux